Michel PRAT, oblat bénédictin
Dans son livre « Pensées pour la suite des jours », Le Bienheureux Vladimir Ghika a écrit page 32: les larmes sont comme l’essence de notre sang; il y aurait indignité à les verser pour des choses que notre sang ne payerait pas.
Cette pensée nous rappelle l’Evangile de la Passion selon Saint Luc: « entré en agonie, il priait de façon plus instante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre. » (BJ bible de Jérusalem, Lc 22,44) Dans certaines traductions ce verset est omis par souci d’éviter un abaissement de Jésus jugé trop humain. Dans ce cas, les larmes, les gouttes de sueur sont associées à la passion de Jésus, au sang que Jésus a versé.
En Mt 14,72 Pierre verse des larmes: il vient de renier par trois fois Jésus et le coq s’est mis à chanter selon la prédiction du Seigneur avant sa passion. Plus tard le premier des Apôtres payera de son sang le fait d’avoir annoncé la Bonne Nouvelle de Jésus Christ.
En Lc 7,38 la pècheresse verse des larmes: selon elle, pour ne pas payer de son sang, de sa vie ses écarts de conduite, elle doit demander le secours et le salut de son Seigneur au prix de ses larmes.
En 2Co 2,4 par contre: « Ainsi, c’est dans une grande détresse et le coeur serré que je vous ai écrit, et en versant beaucoup de larmes, non pas pour vous attrister, mais pour que vous sachiez quel immense amour j’ai pour vous. », le lien entre les larmes et le sang n’apparaît pas. Paul a de l’amour pour la communauté chrétienne de Corinthe. Son amour pour toutes les communautés chrétiennes qu’il a visitées pendant ses voyages, l’Apôtre l’a payé de son sang à Rome.
A suivre…