23.05.2016

Saint-Roch, le 22 mai 2016 - MEMOIRE DU BX VLADIMIR GHIKA

 Mgr Philippe BRIZARD

MEMOIRE DU BX VLADIMIR GHIKA 
EN LA FÊTE DE LA T.S. TRINITE

Le Bienheureux Vladimir fut un homme consumé dans l’amour de Dieu. Sa charité, vous le savez, trouve sa source dans la célébration de la messe. Il allait jusqu’à dire que la visite des pauvres était la messe continuée au fil de la journée. Nous admirons l’amour qu’il a su répandre autour de lui dans les circonstances les plus difficiles et les plus tragiques, que ce fût quand il était chapelain à la Chapelle des étrangers, dans la baraque de Villejuif, encore plus en Roumanie et même jusqu’au fond de sa prison de Jilava. Et nous ne parlons pas de la première moitié de sa vie quand il était laïc tout dévoué à un apostolat de charité. Le Bienheureux était très sensible à saint Jean. Or saint Jean nous dit sans ambages : « Dieu est amour ». Jean ne nous pas parle pas seulement d’une qualité de Dieu mais de Dieu en ce qu’il est au terme d’une longue méditation de la révélation de Jésus-Christ. Dieu est amour parce qu’il est communion d’amour entre le Père et le Fils dans l’Esprit-Saint. L’évangile révèle la Trinité, la tri-unité de Dieu. Que notre Bienheureux accompagne notre réflexion.

D’abord le dogme de la Trinité est essentiel au christianisme et le distingue des autres religions monothéistes, islam et judaïsme.
L’islam présente un Dieu transcendant, bon et miséricordieux mais totalement extérieur au monde des hommes. C’est un monothéisme absolu qui ne tolère aucun anthropomorphisme. Ainsi, le fait que Dieu engendre est inadmissible. Le Coran se fait d’ailleurs une idée tronquée de la Trinité : il nous traite, nous chrétiens, de polythéistes parce que, selon lui, la Trinité est composée de Dieu, de Jésus (Issa) et de la Vierge Marie. Le judaïsme, héritier de la religion de l’ancien Israël, confesse aussi un monothéisme absolu. Mais nous avons cela en commun que le Dieu de la Bible est le Dieu de l’Alliance, ami des hommes, Père et créateur communiquant sa Parole aux hommes. La littérature de Sagesse dont le sommet est atteint par la 1ère lecture, développe un nouvel aspect de Dieu : Dieu agit au cœur de l’humanité et se laisse approcher à travers l’expérience humaine. Il est certain que la personnification de la Sagesse divine fait l’objet d’interprétations radicalement opposées entre les Juifs et les chrétiens. Nous disons que, dès avant la création du monde, le Fils éternellement engendré vit et agir avec le Père. Tout a été fait par lui, avec lui et pour lui. Et il nous est dit que la Sagesse trouve ses délices parmi les fils des hommes. Ce qui peut vouloir dire que le Christ, Sagesse de Dieu, nous invite à devenir participants de la nature divine. Le psaume 8 invite à une telle lecture, il peut d’ailleurs être lu aussi bien par Jésus que par nous, émerveillés par la splendeur de la création et participants à cette œuvre comme le Christ. C’est dans le Christ que nous participons à cette œuvre.
Quand saint Paul dit que « Dieu fait de nous des justes par la foi », il exprime quelque chose d’essentiel sur quoi la partie occidentale de l’Eglise s’est divisée à la Renaissance. Le salut ne résulte pas de nos mérites mais seulement de la grâce pure de Dieu. Alors que, pécheurs, nous sommes condamnables, Dieu, au lieu de nous punir, pardonne et nous rend justes, nous ajuste à lui, nous fait devenir fils ou filles de Dieu dans le Christ. Il n’y a aucun mérite de notre part. Seulement la foi. Logiquement, saint Paul affirme : « notre fierté est précisément d’avoir part à la gloire de Dieu ». La gloire de Dieu se manifeste par l’œuvre de création et l’œuvre plus grande encore de notre rédemption. Si nous sommes sauvés et rachetés, nous participons évidemment à la gloire de Dieu. « Mais ce n’est pas tout ; la détresse fait notre orgueil, puisque la détresse produit la persévérance, la persévérance produit la valeur éprouvée, la valeur éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint ». Paul parle d’expérience, les épreuves ne lui ont pas manqué et il sait que, dans l’épreuve, ou on s’effondre, ou on donne la preuve de ce qui fait vivre. Notre Bienheureux Vladimir a vécu cela aussi, jusqu’au martyre. Il suffit d’évoquer les dernières années de sa vie. Alors que la désespérance s’abattait sur la Roumanie, Vladimir continuait d’aider, de secourir, de soutenir. Dans sa dernière lettre à son frère, il se déclare même professeur d’espérance. Fondé sur l’amour, il espère. Donnant de l’amour, il donne des raisons d’espérer.
Le bienheureux Vladimir vivait une communion d’amour. Profondément uni au Christ, il avait l’art de mettre les gens en communion avec Dieu et les uns avec les autres. Il avait compris trois choses : la 1ère que la vie chrétienne consiste à être fils de Dieu dans le Fils de Dieu : c’est déjà l’œuvre de l’Esprit-Saint. Deuxièmement, que la vie spirituelle consiste à entrer avec le Fils en relation avec le Père. Et que, troisièmement, l’amour du Père et du Fils est ouverture, invitation et partage. Ce mystère de communion se retrouve dans l’Eglise qui, du fait de l’unité dans la très sainte Trinité, est forcément une et, qui, par sa mission, est ouverte à tous pour que tous connaissent cette communion d’amour qui est proprement le salut. L’évangile qu’on a lu est ce que nous possédons de plus précis sur la vie des trois personnes divines. C’est de là que vient aussi la querelle du Filioque qui continue encore d’opposer l’Orient à l’Occident. Cette querelle consiste en ceci : est-ce que le don de l’Esprit vient du Père ou vient du Père et du Fils ? Les Latins ont eu tort d’ajouter ce Filioque au Symbole de Nicée-Constantinople. Mais qu’il procède du Père ou du Père et du Fils, l’important, c’est que l’Esprit-Saint nous guide vers la vérité tout entière. Vladimir ne s’est pas arrêté à cette querelle ; il a vécu dans la communion de toute l’Eglise qui reflète la communion du Père et du Fils dans l’Esprit-Saint. Sa mort elle-même fut communion au sens le plus large, au sens du désir de Dieu, car, autour de lui, se trouvaient un juif, un musulman qui recousit sa soutane, un prêtre orthodoxe et même un prêtre catholique… américain.
Que les chrétiens cessent de dire que la Trinité est un mystère auquel il n’y a rien à comprendre. Ce n’est pas par la raison que nous y pénétrons mais par l’amour. Dieu a déposé en nos cœurs son amour pour que nous l’aimions en dépit de l’écart qu’il y a entre l’homme et Dieu. Toute prière, toute action est suscitée par l’Esprit-Saint qui, dans l’Eglise, nous fait continuer l’œuvre de rédemption et de recréation du Fils pour la gloire de Dieu le Père. Je vous rappelle l’attachement du Bienheureux Vladimir à la messe parce qu’elle est trinitaire. Dans la messe nous avons ce mouvement d’offrande de nous-mêmes à Dieu le Père dans la communion avec le Fils de Dieu qui s’offre éternellement à son Père L’Esprit Saint réalise la présence du Christ et nous unit à lui. En nous aimant jusqu’à donner sa vie pour nous, le Christ rend grâce à Dieu son Père pour l’œuvre qu’il accomplit. Que dans la docilité à l’Esprit-Saint, à l’instar du Bienheureux Vladimir Ghika, nous fassions de nos vies une éternelle offrande pour le salut du monde à la gloire du Père, et que nous unissions notre action de grâce à celle du Christ à jamais vivant.  

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